Les villes de Pascal Ruetsch sont une porte ouverte sur l'imaginaire. Inspirées du réel, parcourues de rues, de boulevards, de voies ferrées, elles ressemblent étrangement à des lieux que l'on croit connaître. Qu'ils soient de style ancien ou très contemporains, les monuments et les architectures qui les composent sont toujours inventés. La vue du ciel, entre vue en plan et en trois dimensions facilite la lecture des dessins et permet d'en apprécier les détails architecturaux. Semblable à une visite réelle où l'on se perd dans les méandres des rues, ces villes imaginaires sont une invitation à la découverte, à la ballade et au rêve. Elles sont riches de monuments, d'architectures toujours inventés.
Détails, explications
Ni travail sur l'histoire, ni étude sur l'architecture, ni même réflexion sur l'urbanisme ou les techniques de construction, mes dessins s'inscrivent dans une démarche graphique et artistique autour de l'imaginaire urbain. Elle est, en cela, dans la continuité des utopistes de tous temps qui, chacun à leur manière ont proposé des formes de villes souvent inconnues. Je m'appuie sur l'ensemble des domaines liés à la ville pour inventer ou réfléchir ces villes imaginaires, sans pour autant que le résultat soit « irréaliste ».
Ressemblances˄
Le plus frappant dans mes dessins, c'est qu'ils ressemblent vraiment à des villes existantes ; cette ressemblance n'est qu'apparence puisque rien n'est copié. Pas une architecture, pas un pont, pas une organisation urbaine n'est reproduite (du moins jusqu'à ce jour ; voir aussi les orientations des projets à venir). Le fait que je puise mon inspiration dans l'existant donne un semblant de réel aux villes imaginaires.
Ne pas copier cet existant constitue aussi une source de questionnements sur la conception urbaine, sur le rôle de certaines architectures et leurs problématiques. Malgré la curiosité, mes connaissances sont loin de couvrir tous les domaines et je suis forcement amené à inventer à mon tour des solutions. Par exemple, je ne sais pas à quoi est censé ressembler une fac. Du coup, j'ai inventé ce qui me paraissait pouvoir répondre aux exigences d'une université à une époque où l'on construisait des universités. Ces inventions correspondent parfois à une réalité, elles sont parfois complétement utopistes.
Imperfections˄
Le but n'est pas non plus de rendre la ville « parfaite » ou « idéale ». Je regarde les villes telles qu'elles sont. J'observe leurs imperfections et leurs ratés et sans pudeur ni censure, je les réinvente dans mes dessins. Ainsi, des barres d'immeubles côtoient des réseaux autoroutiers complexes ou encore tel monument ancien fait front à une architecture contemporaine pas toujours bienvenue évoquant ainsi les politiques ou tendances qui évoluent. Les quartiers neufs des année 70 sont aujourd'hui critiqués, les effets architecturaux des années 80 paraissent ringards, etc. Il n'en reste pas moins que toutes ces strates de la construction de nos villes apparaissent dans la pluspart d'entre-elles et donc aussi dans mes créations.
Jeu, invitation à une promenade˄
En fait ma démarche est un jeu. Je joue où je réinvente des histoires, des plans, des architectures anciennes et contemporaines. J'associe les unes avec les autres, je relie les ensembles ou les divise à coups d'avenues, de rivières. J'invente des fonctions aux bâtiments. Je crée des centres dynamiques, des quartiers paisibles. Là une école, ici un jardin, mes villes imaginaires sont un point de départ, une base pour que chacun puisse inventer l'histoire qu'elles lui inspirent. Il appartient à chaque « visiteur » ou spectateur de s'approprier cette structure urbaine neutre et de l'imaginer à son tour réelle. Souvent les enfants sont à l'aise dans mes villes. Ils pénètrent à l'intérieur et y posent leurs repères. Comme un jeu, ils choisissent leur maison et laissent leur imaginaire déambuler au gré de leurs envies.
Choix et techniques
Perspective˄
La vue en perspective axonométrique (sans point de fuite, ni hiérarchie de plans) permet de prolonger les dessins à l'infini sans contrainte de représentation perspective. Ainsi, une page terminée, il me suffit d'en rajouter une autre pour continuer la ville. Mes dessins peuvent donc s'étendre. Cette perspective présente toutefois un défaut : elle déforme les reliefs ou les rend difficilement représentables. Elle écrase les collines, aplatit les montagnes, nivelle les pentes et déforme les surfaces. Ces imperfections accentuent les différences avec un dessin purement technique ou une perspective conventionnelle construite selon les règles. Elle donne une identité particulière à mes villes et les signe.
Différentes visions˄
Je pars souvent du « centre » ancien, m'en éloigne pour me rapprocher des quartiers plus périphériques. Cette vue du ciel permet d'avoir un regard entre plan et perspective. Les dessins sont faits pour être vus de loin comme l'on verrait depuis un avion. On devine les axes qui dessinent la ville, on repère des éléments ou des architectures plus intéressants. Mais ils sont aussi faits pour être observés de près, dans leurs détails les plus cachés. On peut ainsi découvrir les particularités architecturales, les intérieurs la plupart du temps insoupçonnés, voir par dessus les murs et au-delà des façades. Il y a deux niveaux de lecture.
De même, certains dessins accentuent la géométrie du dessin. La ville peut être aussi vue comme une composition presque abstraite où les lignes et les formes, les pleins et les vides, les fouillis des graphismes s'organisent, jouant sur les équilibres et les contrastes.
La technique˄
La technique adoptée n'est pas un choix. Elle s'est imposée à moi comme une évidence. Je suis à l'aise avec ma page blanche, mon crayon, ma gomme et mon rotring 0,2 ; les seuls outils indispensables pour la réalisation de mes dessins. Certains essais au stylo feutre à pointe fine n'ont pas été concluants : l'encre ne résiste pas à la lumière du soleil et certains dessins sont voués à rester dans le noir ou à disparaître doucement... A mon grand regret, la ville devient alors éphémère.
La technique au trait en noir et blanc renforce cette sensation de lecture multiple. En effet, vu de loin, l'ensemble donne un grisé assez uniforme duquel se détachent cours d'eau, voies urbaines et places principales. De près, le trait fin et régulier dessine les détails des façades, l'imbrication des toits, la végétation. Il renforce l'idée de dessin, voire de technicité sans être du dessin technique ; même si l'outil de prédilection est un rotring détourné à des fins plus artistiques. Sans être de la gravure, le résultat s'en rapproche et peut faire penser aux gravures de villes des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le dessin au trait laisse apparaître les crayonnés préparatoires. Puisque chaque rue, chaque maison a été pensée, posée et dessinée au sol au crayon, il me paraît important de conserver cette trace. Le crayonné donne aussi plus de vie au trait parfois trop régulier du rotring. Il donne de la richesse et participe à la construction du dessin.
En plus des traits réguliers les derniers dessins sont enrichis de graphisme toujours en noir. Ils mettent en valeurs certaines architectures ou accentuent la trace d'axes principaux. Ces graphismes peuvent aussi matérialiser des différences de matériaux ou des cours d'eau.
La durée de réalisation˄
Toutes ces étapes représentent un travail considérable et très variable. En effet, la dimension du dessin est l'élément principal du temps de réalisation. La complexité des architectures et des recherches peut aussi engendrer des temps supplémentaires de conception (le dessin d'un centre ville aux détails concentrés est plus long à réaliser que des quartiers périphériques aux espaces plus aérés et moins denses).
Ce travail minutieux nécessite des périodes de repos. L'avancée progressive du dessin demande de prendre du recul pour regarder les propositions crayonnées avec un regard neuf. Il faut laisser le dessin et prendre le temps de se ressourcer. Parfois même, je peux traverser de longues périodes où je ne suis pas inspiré ou motivé. J'abandonne alors le dessin pour mieux le reprendre plus tard. A l'inverse, je peux rester acharné au travail parce que les idées fusent. L'envie d'avancer est forte.
Enfin, je dessine sur mes temps de loisirs ce qui rend irrégulier mon assiduité et rend difficile d'évaluer le temps total passé sur le dessin.
C'est pour ces raisons que je ne connais pas le temps nécessaire à la réalisation d'un dessin.
Un regard particulier˄
L'intérêt que je nourris pour les villes me conduit à adopter un regard particulier sur l'existant. C'est une source d'inspiration illimitée. Le regard que je porte sur les villes est très précis et très divers. En effet, il n'est pas nécessaire que je connaisse réellement une ville pour éveiller ma curiosité. La découverte d'une cité peut se faire à travers l'étude d'un simple plan, le parcours d'un livre, l'observation d'une image ou un voyage.
Plan˄
Le plan d'une ville est une mine de renseignements. On peut y découvrir la structure globale, les voies pénétrantes, les principaux axes de communication, les cours d'eau ou rivages, les espaces verts. En se rapprochant un peu, on reconnaît facilement les entrelacs des rues des centres anciens. Souvent, les plans signalent également les principaux monuments ; ce sont de précieuses indications qui laissent deviner la richesse du patrimoine urbain et imaginer les quartiers animés et aussi ceux peut-être plus en retrait.
L'intérêt d'un plan, c'est qu'il indique sans tout dire. Il donne des pistes, des orientations et laisse un vaste espace à l'imaginaire. Ce qu'un plan ne peut dire, on peut jouer à l'imaginer ou le deviner.
Mes dessins démarrent toujours par un plan.
Gravures et photos˄
De bibliothèques en librairies, de musées en expositions, je suis curieux des images de la ville. Vues globales, vues d'architecture, livres d'arts, livres techniques, je parcours ces univers inconnus. Je n'en prends en général que la partie iconographique. Je vois les images, je les range sans doute quelque part dans mon esprit et les ressort parfois dans mes créations comme une inspiration lointaine.
Ces lectures sont aussi des sources de compréhension. Je peux détailler une architecture, parfois déduire sa construction, la séparer de son environnement. Les détails techniques sont puisés dans un livre sur la construction des ponts au XVIIIe, ou dans un essai sur l'architecture des stades dans les années 30.
Voyages Dans mes voyages, les visites de villes sont des moments privilégiés. Ils sont multiples, tous enrichissants, enthousiasmants.
Cela peut commencer par une approche aérienne. J'aime bien commencer la visite de la ville à partir du début, c'est à dire depuis la campagne extérieure jusqu'en son sein, étape par étape, en traversant périphériques et autres boulevards posés tels les cercles concentriques d'une cible jusqu'à en atteindre le centre. Les zones industrielles ouvrent sur les banlieues. Suivent ensuite les quartiers périphériques. Le tissu urbain devient plus étroit, plus dense. Les bâtiments se font plus anciens, les rues de droites et larges deviennent étroites et tortueuses. Parfois des percées cassent le rythme, des places aèrent l'espace.
Découvrir une ville c'est comme un jeu. Trouver les perspectives, comprendre les logiques, reconstituer l'histoire. Le regard à l'affût du moindre détail, une tour qui dépasse, un clocher, l'ouverture sur un fleuve, la ville n'est que surprise. On peut aussi y lire les plaies du temps ou les tendances d'une époque. On peut comprendre son économie, ses richesses, ses périodes fastes ou de crise.
Certaines villes sont prévisibles. Ainsi le long d'une promenade sont disposés ici un théâtre, là un palais de justice, là encore un bureau de poste, chaque bâtiment avec ses caractéristiques architecturales qui rappellent la période de leur construction. La ville est une devinette.
Les visites ont leurs limites. La rue et les façades des maisons sont des espaces publics, elles cachent l'intimité des cours, laissent entrevoir un bout de verdure. Ces espaces souvent privés sont aussi très riches. Patios, jardins, passages, cloîtres, ils redécoupent les îlots de maisons en une complexité difficile à percevoir de l'extérieur. Comme les plans, ils laissent un espace pour l'imagination.
The cities drawn by Pascal Ruetsch are doors opened on the imaginary, an invitation to a real visit, where the visitors can wander and dream. Inspired from reality, their streets, avenues, railways look like places we have the strange impression to know. Old-style or contemporary, the monuments and their architecture are always invented. The sight from the sky enables to appreciate every detail.
Neither a work on history, neither a study on architecture, nor even a reflexion on town-planning or building techniques, my drawings aim at graphically and artistically visiting a urban" fantasy". I make use of all the elements linked to the city to invent and elaborate imaginary cities; however the result is not "unrealistic" at all.
Born in 1968, Pascal Ruetsch is French. He lives in Toulouse, a south-western city. He has always been drawing imaginary cities. After studying applied arts, he became a graphic designer and a Web designer.
Similitudes and inspirations˄
What is striking in my drawings is that they really look like existing European cities, but that is only an impression as nothing is copied: not architecture, not one bridge, not a single urban element is reproduced.
I don't intend to represent a" perfect" or ideal "city". I look at cities as they are. I watch their imperfections, their failures and without any limits, I invent new ones in my drawings. I take my inspiration from cities I know well, Toulouse, Paris, Barcelona and more largely from all the cities I have the opportunity to visit. My precise observations enable me to organize my imaginary cities.
I am interested in all sorts of architecture: classical architecture and contemporary architecture: cathedrals, railway stations, theatres, hospitals, administrative buildings… Every building has its style, its history and I reproduce those particularities as part of a re-invented history but testifying of a rich past: roman and gothic churches, the steel roof of a station, concrete or art-deco buildings…
I sometimes have to invent architectural solutions: for example how a port is organized. My inventions can correspond to a reality or can be totally utopian. In addition to my passion and my observations, I rely on my knowledge in art history.
Technique
The perspective˄
The view in axonometric perspective gives an infinite quality to my drawings, they can be extended.
They are planned to be seen as from a plane, the city axes can be guessed, some interesting elements can be located. But they are also made to be more closely observed, in their most hidden details.
Architectural specificities, most of the time unsuspected interiors can thus be discovered. There are two approaches: above the walls and beyond the façades.
Some drawings accentuate the geometry. The city is seen like an abstract composition playing with lines, shapes, balance and contrast.
Sizes˄
The sizes also illustrate that diversity. The small ones (23cm/23cm) develop an architectural theme. Panoramas show the development of the old city centre to its contemporary suburbs and the very big formats (160cm/100cm) can be seen from a distance or very closely.
Drawing technique˄
The necessary tools are a white page, a pencil, a rubber and a 0.2 rotring
The black and white technique reinforces the sensation of double reading. Seen from a distance, rivers, streets and main squares appear in grey uniformity. Coming nearer and nearer, the details of the façades, the vegetation, reveal themselves, it's like engraved cities of the XVIIth and XVIIIth centuries. Preparatory crayonnés are present, every house, every street has been thought and drawn on the ground and it seems important to keep a trace, the crayonné adds life and takes part in the construction of the drawing.
A game, an invitation to a walk˄
I play; I invent or re-invent stories, plans, ancient and contemporary architectures. I associate the ones with the others; I link elements or separate them with avenues, rivers. I invent functions for the buildings; I create busy areas, peaceful districts, schools, gardens. Visitors have the opportunity to make this urban structure theirs and to imagine a reality for it. Children feel comfortable in my cities, they choose their house, they settle as they like.
As cidades desenhadas por Pascal Ruetsch são uma porta aberta para o imaginário. Inspiradas pela realidade, rasgada por ruas, bulevares, carris, parecem-se estranhamente com lugares que pensamos conhecer. Quer antigos, quer contemporâneos, os monumentos e as arquiteturas que as compõem são sempre inventadas. A vista do céu, entre cidade cartografada e em três dimensões, facilita a leitura dos desenhos e permite apreciar os seus detalhes arquiteturais. Como numa visita real durante a qual nos podemos perder nos dédalos da ruas, essas cidades imaginarias são um convite à descoberta, aos passeios e aos devaneios. Têm ricos monumentos, uma arquitetura sempre reinventada.
Nascido em 1968, Pascal Ruetsch é francês. Mora em Toulouse, no Sudoeste da França. Sempre desenhou cidades imaginarias. Cursou Artes Aplicadas. Trabalha como grafista e web designer.
« Nem trabalho sobre a história, nem estudo sobre arquitetura, nem sequer reflexão sobre o urbanismo ou as técnicas de construção, os meus desenhos inscrevem-se numa postura gráfica e artística à volta do imaginário urbano. Não me apoio no conjunto dos domínios ligados à cidade para inventar ou refletir sobre essas cidades imaginárias, sem que no entanto o resultado deixe de ser "realista".
Semelhanças e fontes de inspiração
Não se trata de tornar a cidade numa cidade « perfeita » ou « ideal ». Não olho para as cidades tal como são. Observo as suas imperfeiçoes e defeitos para sem pudor nem censura os reinventar nos meus desenhos. Inspiro-me em cidades que conheço. Toulouse, Paris, Barcelona, e de maneira mais ampla cidades que acabo por conhecer do interior à medida das minhas visitas, são verdadeiras cornucópias, fontes de inspiração. Observo as suas construções, suas evoluções em camadas históricas sucessivas, traços arquitetônicos, planos de ordenamento. Estudo a sua cartografia, projetos, organização urbanística. Essas observações permitem-me reconstituir uma organização similar numa cidade imaginária. Interessei-me também pela arquitetura, pelos edifícios históricos e por aqueles mais contemporâneos com funções econômicas ou administrativas definidas. Uma catedral, um teatro, uma estação, os correios, um hospital, etc. Cada prédio tem um estilo bem definido, típico das nossas cidades europeias. Retomo essas particularidades articulando-a com uma história também inventada que deixa transparecer a riqueza da nossa história; qualquer igreja poderá então ter traços góticos ou romanos, renascentistas ou barrocos. Um teatro poderá retomar a grandiloquência arquitetural da Opera Garnier de Paris ou a dimensão clássica do Grand Théâtre de Bordéus. Uma estação poderá ser o reflexo da aquitetura do ferro do século XIX, a não ser que, construída nos anos trinta, não tenha sido construída com betão, num estilo Art Déco. Também fui levado a inventar soluções arquiteturais ou urbanas que conhecia um pouco: como é organizado um porto? As invenções de provém dessas preocupações correspondem às vezes a uma realidade, outras vezes são meramente utópicas. Além da minha paixão e observações, apoio-me em conhecimentos da história da arte para conceber essas arquiteturas, conhecimentos adquiridos ao longo do meu curso de arte aplicadas.
A perspetiva˄
A vista em perspetiva axonométrica (sem ponto de fuga nem planos hierarquizados) permite prolongar os desenho ao infinito sem os constrangimentos de representação em perspectiva. Os meus desenhos podem portanto estender-se, desenvolver-se e nunca mais acabar. Essa vista do céu facilita uma visão ampla e em perspetiva. Os desenhos são feitos para serem vistos de longe, como que de um avião. Adivinham-se as vias que rasgam a cidade, notam-se elementos ou arquiteturas mais interessantes. Mas também são feitos para serem observados de perto, nos seus detalhes mais escondidos. Pode-se assim descobrir particularidades arquiteturais, partes escondidas e até insuspeitáveis, por cima dos muros e além das fachadas. Sendo assim, há dois níveis de leitura. Além disso, alguns desenhos acentuam a geometria do desenho. A cidade pode também ser vista como uma composição abstrata na qual as linhas e as formas, as partes em branco ou desenhadas, o grafismo às vezes minucioso, parecem brincar com o equilíbrio o os contrastes.
Formatos˄
As dimensões ilustram igualmente essa diversidade. Os formatos mais pequenos (23cm x 23cm) volorizam um tema arquitetural. Os formatos panorâmicos permitem expandir a cidade do centro histórico até a periferia mais moderna. Os formatos maiores (160cm x 100 cm) tanto podem ser visto de longe como de perto.
Técnica do desenho˄
As ferramentas indispensáveis para a realização dos desenhos são uma folha branca, um lápis, uma borracha e um rotring 0,2. A técnica do traço preto e branco incentiva a sensação de leitura múltipla. Com efeito, visto de longe, o conjunto dá uma tom cinzento uniforme do qual se destacam rios, ruas e praças principais. De perto, o traço fino e regular desenha detalhes das fachadas, o emaranhamento dos telhados, da vegetação. Sem ser gravura, o resultado passa a ser parecido e pode lembrar as gravuras de cidades dos séculos XVII ou XVIII. O desenho deixa transparecer os traços ao lápis iniciais, pois parece-me importante conservar esses primeiros esboços já que cada rua, cada casa, foi pensada e desenhada no chão, a lápis. Os primeiros esboços dão assim maior vida ao desenho às vezes demasiado regular do rotring. Dá mais riqueza e participa da construção do desenho.
Convite lúdico à viagem˄
A minha posição tem uma dimensão lúdica. Brinco ou reinvento histórias, mapas, arquiteturas antigas ou contemporâneas. Associo-as, estabeleço ligações entre elas ou separo-as nitidamente com avenidas ou rios. Invento funções aos edifícios. Crio centros dinâmicos, bairros tranquilos onde aparecem uma escola, um jardim. As minhas cidades imaginárias são pontos de partida, um elemento para que cada um possa inventar a história que lhe inspira. Convém a cada “visitante” ou espetador apropriar-se essa estrutura urbana neutra e passa a vê-la como real. Cada um deve fazer dela a sua cidade. Como num jogo, cada qual deve escolher a sua casa e deixar-se andar, segundo a sua imaginação.